Me voici de retour pour vous exprimer mon amour pour la dernière partie de mon périple sur l’île de Java… et pas des moindres puisqu’il s’agit du volcan actif Kawah Ijen. Après avoir visité l’ouest de Java, les environs de Jogjakarta et en avoir pris plein les yeux au Mont Bromo, nous avons donc continué notre périple vers l’est de Java avant de poursuivre à Bali.
Pour rappel, nous étions passés par une agence depuis Jogjakarta avec un pack 3 jours – 2 nuits pour visiter le Mont Bromo et le Kawah Ijen. Une voiture nous attendait donc à 9h du matin après avoir passé la nuit à Cemoro Lawang et la matinée à explorer le cratère du Bromo et sa Mer de Sable. De Cemoro Lawang la voiture nous emmène à Probbolingo, au bureau de l’agence qui gère la plupart des touristes venant de Jogjakarta et Surabaya. Certaines personnes du groupe nous quittent et d’autres nous accompagnent dans un nouveau mini bus en route vers le Kawah Ijen.
On nous demande également si nous souhaitons nous réveiller plus tôt pour pouvoir voir les Blue Fire moyennant un supplément, ce que l’on accepte bien entendu. Le trajet du Bromo au Ijen est très agréable, nous avons quitté la folie de Java ouest et l’urbanisation sans fin pour retrouver un paysage calme, c’est la campagne. On traverse des champs de café, la route est sinueuse mais on apprécie vraiment le voyage.
Nous arrivons à notre hôtel vers 19h. Lors de la réservation à Jogjakarta nous avions dû choisir entre les deux seuls hôtels de la région : le Arabica et le Kartimore. Après avoir lu les avis forts mitigés du Lonely nous avions opté pour l’Arabica qui semblait le moins pire des deux… mais surprise nous logerons finalement tous à la même enseigne : le Kartimore.
Nous sommes très nombreux et toutes les chambres à l’intérieur de l’hôtel sont complètes, on nous fait donc ressortir et marcher une centaine de mètres vers une petite maison comportant 3 chambres. Il n’y a ni serviettes, ni papier toilettes, le ménage n’a clairement pas été fait et nous n’osons pas toucher aux couvertures en laine…
Le Kawah Ijen
00h30, le réveil sonne encore plus tôt que la veille. Deuxième nuit à ne dormir que 3h, ça pique ! On grimpe dans le mini bus et c’est parti pour environ 1h de route pour accéder aux pentes du Kawah Ijen. La route est heureusement en très bon état ce qui nous permet de prolonger notre nuit.
Une fois arrivés au bout de la route goudronnée, il nous faut marcher jusqu’au sommet du cratère, et c’est plutôt sportif. Si le Bromo était clairement accessible à tout le monde, au Kawah Ijen je rencontre plusieurs personnes en difficulté. Le chemin monte de manière assez raide, notre guide avance d’un pas rapide et nous devons impérativement suivre la cadence. Sans compter que nous sommes tous habillés chaudement et que nous commençons à crever de chaud sous l’effort. Le tout à plus de 2000 mètres d’altitude, ce que certains ne supportent pas.
Environ à mi-chemin, on nous propose de louer de gros masques à gaz, obligatoires pour descendre dans le cratère et voir au plus près les blue fires (Nous sommes d’ailleurs un peu étonnés de devoir repayer quelque chose une fois sur place, on pensait que le prix du masque était compris dans celui des blue fire). On achève notre ascension avant d’entamer la descente jusqu’au centre du cratère.
Il y a énormément de monde, nous avançons tous doucement en faisant attention de ne pas glisser sur les rochers humides, suivant la lumière de nos téléphones… La lampe frontale aurait été un bon investissement ! 😉 De temps en temps, on se fait doubler par des porteurs de souffre qui descendent avec leurs paniers vides en tongs/chaussettes. Au fur et à mesure de la descente, on voit de mieux en mieux les flammes bleues mais avant de s’en approcher vraiment, notre guide nous recommande d’enfiler nos masques à gaz.
Les blue fires sont là, à moins d’un mètre de moi. Ces flammes bleues semblent s’élever du sol comme par magie. Ce type de phénomène n’est visible que dans deux endroits sur Terre : au Kawah Ijen et au Costa Rica (d’où elles ne sont visibles que de loin), je me sens vraiment privilégiée.
En réalité ce phénomène est provoqué par le souffre qui sort sous état gazeux de la terre et qui s’enflamme. Il refroidit en passant à l’état liquide puis solide, ce qui donne le souffre de couleur jaune que l’on connaît. Les porteurs de souffre sont là avec leurs marteaux et burins pour casser des blocs de souffre et les porter sur leur dos jusqu’en haut, avec des paniers avoisinant les 70 kg.
Le souffre sera alors majoritairement utilisé dans l’industrie cosmétique. Afin de maximiser la production de souffre solide, des tuyaux ont été installés à la sortie des bouches afin que le souffre refroidisse plus rapidement, on les aperçoit sur les photos. Le Kawah Ijen est d’ailleurs l’une des solfatares les plus actives au monde.
Les fumées de souffre sont très épaisses et nous cachent la vue par moment. Je m’avance un peu, comme beaucoup de gens, pour réussir à faire une photo des flammes en plan rapproché. C’est là que le vent tourne et que je me retrouve en plein milieu de la fumée de souffre. Il fait chaud, je suis aveuglée par la fumée qui me brûle les yeux et les poumons malgré le masque (les vapeurs sortent de terre à une température de 200°C) Je n’ose pas bouger de peur de me tromper de côté (le Lonely Planet dit qu’un français est mort il y a quelques années en tombant dans les flammes. #Rassurance). Franchement, j’ai crû mourir pendant une bonne dizaine de secondes. Et puis la fumée est partie et j’ai pu m’éloigner, du bon côté. Ca me servira de leçon pour la suite…
Nous restons environ 30 minutes au fond du cratère, à photographier les porteurs de souffre et les flammes, avant que notre guide nous somme de remonter afin d’être à l’heure pour voir le lever de soleil depuis le sommet du cratère. La montée est facile car encore une fois il y a du monde et nous avançons doucement.
Nous faisons le tour du cratère, le jour s’est déjà levé bien que le soleil ne pointe pas encore le bout de son disque. On aperçoit alors le lac d’acide près duquel nous étions en bas, sans le savoir.
Il est immense (1 km de long sur 600m de large et 200m de profondeur) et bleu turquoise, réputé pour être le lac le plus acide de la planète avec un pH de 0,2. Il en fait pas bon tomber dedans… (Heureusement que j’écris des articles pour mon blog parce que je ne savais pas à quoi servait les tuyaux ni que le lac était le plus acide au monde ! Je suis encore plus contente d’y être allée du coup 🙂 ) Nous marchons jusqu’au côté opposé à la solfatare, plein est pour voir le soleil se lever sur la mer de Bali. Nous sommes tout au bout de l’île de Java et le spectacle est absolument magique.
Malheureusement le volcan se met ensuite à cracher de plus en plus de fumée et je ne parviendrai pas à avoir une photo du lac éclairée digne de ce nom. Les nuages sont tellement épais qu’ils reflètent notre ombre dans le cratère !
Après toutes ces émotions, nous redescendons les pentes du volcan afin de rejoindre notre van qui nous emmène jusqu’au port de Ketapang d’où nous prendrons le bateau jusqu’à Bali ! Mais ça ce sera pour le prochain article 😉
10 commentaires
Bonjour
Je vous félicite pour vos photos et votre texte
Je dois faire le meme voyage que vous à Java mais deux enfants de 7 et 13 ans
Pensez-vous que ce soit faisable,
Merci de votre réponse
Bonjour et merci ! Je pense que c’est tout à fait faisable dans la mesure où vous leur trouvez des activités à faire pendant les longues périodes de bus. Ou alors optez pour un chauffeur privé, ce n’est pas très cher, surtout pour 4, et au moins vous pourrez vous arrêter quand bon vous semble 🙂
Bonjour
Une fois atterri à Djakarta, n’est-il pas plus sympa, avec deux enfants, de prendre le train pour aller à Yogyakarta? ensuite, est-il nécessaire de passer par une agence pour visiter les deux célèbres temples, le mont Bromo les volcans…
car une agence me propose 700€ par personne pour 6 jours je trouve çà excessif et si je peux faire sans je préfère
Par contre comment préparer et bien prévoir les choses à l’avance?
Merci de votre aide
Si tout à fait, c’est d’ailleurs ce que j’ai fait aussi de prendre le train depuis Jakarta (sauf que je me suis arrêtée à Bandung). Très franchement même s’il n’est pas « obligatoire » légalement d’avoir une agence, je dirais que c’est nécessaire car niveau transports c’est un enfer pour aller là. Une agence simplifiera vraiment les choses et vous permettra d’accéder à tous les spots sympa. Mais ne réservez rien en avance (à part le train depuis Jakarta à Yogya), il y a plein d’agences sur places qui prendront BEAUCOUP moins cher et vous pouvez réserver 2 jours en avance. Tout ce que vous réservez depuis la France vous coûtera beaucoup plus cher, à part les hôtels. Personnellement nous avons tout fait en dernière minute et nous nous en sommes sortis 🙂
Encore une fois, on était sur tes talons 🙂 Les photos sont magnifiques, la lumière rose du début et tous ces nuages sur le lac…
Magique… Ça parait tellement irréel ! J’aimerais beaucoup visiter ce pays un jour, tu donnes vraiment envie !
Merci ! J’espère que tu pourras y aller c’est vrai que ce pays permet de profiter à la fois de villes gigantesques, de forêts équatoriales, de plages magnifiques et de volcans actifs c’est super 🙂
J’ai également fait cette ascension cette année ! Tu as eu de la chance je n’ai pas réussi à voir le lac aussi turquoise, la fumée était trop importante et opaque. J’ai quand même été très mal à l’aise face aux porteurs de souffre (j’en parle sur mon blog), je ne suis pas vraiment arrivée à profiter pleinement de cette visite.
Oui il était vraiment très bleu c’était sublime 🙂
J’avais en effet lu beaucoup de commentaires négatifs vis à vis des porteurs de souffre mas nous avons dû en croiser 3/4 grand max pendant notre ascension,la plupart descendait à vide et un seul remontait. Là en effet j’étais mal à l’aise mais sinon c’est vrai qu’on en a peu vu. Dommage que ça t’ait gâché la visite :/