Chroniques d’une végétarienne #1

Blog Tache de Rousseur - Végétarien

Cela fait déjà un moment que je souhaitais publier cet article, mais même si sur la blogosphère on est finalement pas mal à être végétariennes (ou tout du moins sensibilisées à la chose/cause), je trouve qu’il n’est jamais évident d’aborder ce sujet « publiquement ».
Encore ce week-end j’ai passé 20 bonnes minutes de ma soirée à expliquer à de nouvelles connaissances pourquoi j’étais végétarienne, ce que je mangeais pour ne pas avoir de carences, que non la viande ne me manque pas et j’en passe. Donc clairement, ce n’est pas évident pour tout le monde et j’avais envie de clarifier certains points.
J’avais prévu de faire cet article d’une traite mais il était tellement long que je le scinde en 2 parties :
1. Les débuts : mes raisons pour passer à un régime végétarien et les difficultés rencontrées
2. Les raisons qui font que je suis végétarienne aujourd’hui et pour lesquelles je commence à me tourner en partie vers le végétalisme

Premier point important, mais encore une fois pas forcément évident pour tous : être végétarien signifie ne manger ni viande (qu’elle soit blanche ou rouge), ni poisson ni aucun coquillage. Aucun animal vivant. Précision importante puisque j’entends régulièrement la phrase « Ah mais du coup tu manges quand même du poulet ?! ». « Ah mais même pas de poisson ?! » Donc non 🙂

Les débuts : Comment et pourquoi ?

Je suis végétarienne depuis environ 4/5 ans je pense. Je ne sais plus trop à vrai dire. Tout a commencé un début d’été, je lisais un magazine féminin lambda qui conseillait de manger moins de viande et de se limiter à 3 fois par semaine, ce qui est tout à fait suffisant, et même meilleur pour notre corps, en compensant le reste du temps par des oeufs et du poisson ! Alors que j’ai passé toute mon enfance et mon adolescence à manger pas mal de viande, et à l’apprécier, quand j’ai lu cet article, je commençais déjà à être un peu dégoûtée par le gras de certains aliments : le jambon de pays, le saucisson et les chipolatas en tête de liste. Je triais les petits bouts de blanc dans mes saucisses, pas hyper pratique, vous en conviendrez. Après ma lecture, j’ai donc commencé à diminuer ma consommation de viande. Et puis petit à petit, j’ai commencé à ressentir du dégoût pour la viande rouge, jusqu’à arrêter totalement d’en consommer. Puis j’ai arrêté la viande blanche aussi. Bizarrement à Noël cette année là, j’ai quand même mangé du foie gras, « parce que tu comprends c’est trop bon ». Et puis j’ai aussi arrêté le poisson, tout en continuant à manger des sushis (encore une fois, j’aimais trop ça). Ensuite j’ai tout arrêté. De temps en temps j’ai eu des sursauts pour le poisson et les fruits de mer (notamment aux repas de famille où l’on me sert du poisson exprès pour moi, en pensant être bien intentionné…) jusqu’à arrêt complet de toute viande et tout poisson/fruits de mer.

Je vous raconte tout ça dans le but de vous expliquer que le passage au mode végétarien ne se fait pas en un jour. Il est impossible d’arrêter de manger de la viande du jour au lendemain, quelles qu’en soient les raisons. Il ne faut pas culpabiliser, c’est un chemin qui ne regarde que vous. Il m’aura fallu plusieurs mois pour arrêter la viande (foie gras compris cette fois !) et plusieurs années pour le poisson et les fruits de mer.
Vous aurez remarqué que je n’ai jamais abordé la question de la condition animale dans les raisons que j’ai évoquées. Tout simplement parce que à l’époque  ce n’est pas ça qui m’a fait virer de bord si je puis dire. Mais les raisons qui font qu’on devient et reste végétarien peuvent changer…

Avec la famille ça se passe comment ? Et au restaurant ?

Je ne vis en couple que depuis quelques mois et toute ma conversion au végétarisme s’est donc faite sous le toit parental. J’ai de la chance, ma mère déteste la viande rouge et ça n’a pas été si compliqué que ça à accepter pour elle je pense (Maman, tu confirmes ?). Du côté paternel et fraternel c’était un peu plus compliqué, était-ce une lubie à laquelle il ne fallait pas céder ? Une mode ?  Il a fallu leur faire comprendre que non je ne mangerai pas de tartiflette en retirant les lardons, ni les lentilles qui ont cuit avec la saucisse, ni la soupe au bouillon de volaille.  Je ne vous le cache pas ça n’a pas toujours été simple, mais 5 ans après mon père me prévient de lui même si les lentilles ne sont pas « végé-friendly ». Victoire.
Du coup, pour les repas chez  mes parents, j’ai eu la chance que ma maman me prépare un « plat spécial » à chaque fois, pas seulement du riz blanc et de la salade. Des choses bonnes, savoureuses et gourmandes qui m’apportaient tous les nutriments nécessaires.
Avec mon amoureux, qui lui mange de la viande ça se passe bien. Il ouvre grand les fenêtres s’il veut se faire cuire un steak et je l’initie à de nouveaux aliments qu’il n’aurait jamais mangé en temps normal mais qu’il adore : les galettes de riz soufflé au chocolat en tête, mais aussi les chips de soja, le quinoa, les lentilles corail et j’en passe ! 🙂

Je ne vous cache pas que si à la maison tout va bien,  les repas de famille peuvent être une une plaie. Noël en tête. Il faudrait que je prenne les choses en main pour me préparer un bon petit plat végé au lieu de me contenter des accompagnements et du dessert après avoir passé une bonne demi-heure à regarder tous les convives au dessus du plateau de fruits de mer en me goinfrant de pain beurré…

Quant au restaurant, je trouve qu’être végétarien est déjà un peu galère quand on mange à l’extérieur et qu’on n’a pas forcément envie d’une salade, je n’ose imaginer ce que c’est d’être végétalien puisque je suis souvent sauvée par les restaurants italiens : il y aura toujours une pizza 4 fromage ! Autant avec des proches ça passe mais avec d’autres j’ai souvent l’impression d’être la reloue de service, la fille compliquée qui ne veut  pas manger comme tout le monde… Heureusement de plus en plus de restaurants proposent désormais des options végétariennes et les autres sont souvent d’accord pour faire un effort personnel donc je m’en sors toujours ! Mais jamais les restaurants français bizarrelent. Souvent les 6 salades du menu continnent toute de la viande. Il faut viser les restos italiens, asiatiques ou hamburgers branchouilles qui ont toujours une option végétarienne. Le plus compliqué est à l’étranger quand vous ne parlez pas la langue et que vous n’avez pas forcément envie de vous nourrir exclusivement de pâtes et de pizzas à l’autre bout du monde… Mais on s’en sort. Je mets peut-être un peu plus de temps que le commun des mortels à trouver un resto mais je trouve toujours 🙂

Mais tu as forcément des carences !

Eh bien non. Enfin si, juste un peu en fer, mais je connais beaucoup de gens qui mangent de la viande rouge et qui sont anémiés. Contrairement à la croyance populaire, il n’y a pas que dans la viande rouge qu’on trouve du fer, et il n’y a pas que dans les produits laitiers qu’on trouve du calcium. Si l’on veut devenir végétarien, il faut le faire bien si vous ne voulez pas avoir autant de carences qu’un ado qui se nourrit exclusivement de pizza et de Mc Do.

Si ce sujet vous intéresse, je vous ferai un article au sujet de l’alimentation appropriée, car depuis que je suis devenue végétarienne j’ai découvert plein d’aliments que j’adore, de nouvelles saveurs. La clé c’est la diversité : de bonnes céréales riches en protéines (type quinoa), des légumineuses (lentilles, pois chiches…) pour les protéines, le fer et le calcium, du soja (Sans OGM, bio et français, la forêt amazonienne vous dira merci, et vos hormones aussi)
+ des oeufs et des produits laitiers si l’on veut. Je n’ai pas non plus perdu de poids, ayant toujours préféré les orgies de chocolat à celles de saucisson 😉

Souvent on me demande « Tu as le droit à [insérer le nom d’un aliment] ? ». Je ne comprends pas vraiment cette question dans la mesure où le végétarisme n’est pas une religion. Nous mangeons ce que nous voulons, et si nous ne mangeons pas de côte de boeuf c’est par choix et convictions, non parce que ça nous est interdit. Nous ne « ratons » rien puisque peu de gens décident de devenir végétarien à l’âge de 2 ans, donc nous connaissons le goût de la viande. Elle manque à certains, à d’autres non. La côte de boeuf par exemple, je sais que c’est délicieux, le foie gras aussi. Je le sais mais pour autant non merci je n’en veux pas. Mes convictions sont plus fortes.

Voilà pour la première partie, merci de m’avoir lue en entier ! Désolée si c’était un peu long, mais je ressentais le besoin de m’exprimer sur le sujet ! La semaine prochaine je vous parlerai de l’évolution des raisons qui me poussentà rester végétarienne, puisqu’elles ont évolué et c’est désormais la cause animale qui guide mes choix !

Que pensez-vous du végétarisme ?
Êtes-vous vous-même végétarien ou y songez-vous ?
Ou au contraire y êtes-vous fortement opposé ?

 

POUR FINIR, AU CAS OÙ LE TON DE CE POST N’AURAIT PAS ÉTÉ CLAIR : JE NE JUGE PERSONNE, CHACUN AGIT COMME IL LE VEUT ET JE VOUS DONNE JUSTE MA VISION DES CHOSES, CE QUE J’AI APPRIS ET COMMENT J’ESSAYE DE MODIFIER MES HABITUDES DE CONSOMMATION EN CONSÉQUENCE.

6 commentaires

  1. Comme tu sais, je le suis depuis maintenant un mois et aucune carences à l’horizon. J’ai supprimé totalement la viande et les oeufs. La seule chose que je m’accorde encore c’est les crevettes et le fromage de chèvre uniquement. Je ne ressens aucun manque, bien au contraire, je me surprend bien plus souvent aux fourneaux me préparant des choses bien bonnes.

    Effectivement à l’extérieur c’est moins drôle, mais on trouve de plus en plus de restaurants qui adaptent leur carte aux végétariens. Du coup j’opte souvent pour de l’italien aussi haha ou sinon salade !
    Mais c’est tout de même agréable d’être bien avec soi-même et ses choix.

    Bonne continuation ! Ton blog est totalement cool, en osmose total avec mon quotidien actuel.

    1. Tu as bien raison de t’accorder encore quelques plaisirs, plus le changeent est fait en douceur et plus il y a de chances puor qu’il dure je pense 🙂
      Comme toi je prends vraiment plaisir à me faire à manger, beaucoup plusq ue quand j’étais omnivore, et je mannge des plats beaucoup plus variés surtout, même si ça en étonne beaucoup qui me demandent souvent « Mais tu manges quoi ?! » 😉

      Bonne continuation à toi aussi et merci pour ce gentil mot !

  2. Ta maman a laissé un très beau témoignage 🙂 C’est vrai que ce changement de vie se fait petit à petit, à son rythme. Parfois notre entourage s’inquiète des carences qu’on pourrait avoir. Mais comme tu l’évoques, rien n’est irremplaçable. Beaucoup voit dans le végétarisme une contrainte. Or, comme tu l’expliques si bien, c’est un choix, non une obligation. Pour ma part, c’est les nombreux reportages sur la condition des animaux dans les abattoirs et l’industrialisation de la nourriture qui m’a conduit à manger davantage bio, puis à me tourner vers une alimentation ovo-végétarienne. Merci pour ce joli post 🙂 je file lire les #2 😉

  3. Bonjour, je suis la mère de …. « tache de rousseur ».
    Ma fille est végétarienne et c’est vrai, non seulement cela ne m’a jamais posé aucun problème mais en plus je suis persuadée qu’elle va dans le bon sens – même si je pense, moi aussi, que chacun doit pouvoir faire ce qui lui convient concernant son alimentation. Mais alors seulement et seulement en pleine conscience : de la qualité des produits que l’on choisi pour se nourrir et puis plus que tout des méthodes utilisées pour cultiver les légumes et élever du bétail. Je suis certaine qu’elle vous parlera plus tard de la cause animale qui lui tient tellement à coeur et nous devons tous nous sentir concernés.
    Oui être végétarien c’est un choix et pas seulement un choix alimentaire… c’est un choix de vie, ça induit des comportements, des réflexions. Cela soulève des discussions dans la famille, des questionnements, des prises de conscience et c’est vraiment une bonne chose. C’est une remise en question, une mise à plat de nos schémas, il faut faire preuve d’imagination même si heureusement l’offre de produits aujourd’hui à notre disposition ne cesse de s’élargir.

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