J’ai repris un bon rythme de visionnage cette semaine ! Je vous présente aujourd’hui deux films d’auteur : Café Society, le cru Woody Allen 2016, présenté hors compétition au Festival de Cannes et Julieta, le dernier film de Pedro Almodovar qui lui concourt pour la Palme d’or. J’ai pour habitude d’aller voir tous leurs films au cinéma depuis ces dernières années, j’attends souvent beaucoup de Woody Allen, que je connais mieux, tandis que je vais souvent voir les Almodovar sans aucun a priori. J’ai donc été un peu déçue par l’un de ces deux films alors que j’ai plutôt apprécié l’autre.
Café Society – Woody Allen
New York, dans les années 30. Coincé entre des parents conflictuels, un frère gangster et la bijouterie familiale, Bobby Dorfman a le sentiment d’étouffer ! Il décide donc de tenter sa chance à Hollywood où son oncle Phil, puissant agent de stars, accepte de l’engager comme coursier. À Hollywood, Bobby ne tarde pas à tomber amoureux. Malheureusement, la belle n’est pas libre et il doit se contenter de son amitié.
Jusqu’au jour où elle débarque chez lui pour lui annoncer que son petit ami vient de rompre. Soudain, l’horizon s’éclaire pour Bobby et l’amour semble à portée de main…
Quasi religieusement, chaque année je me rends au cinéma pour regarder le dernier film de Woody Allen. Il m’arrive souvent d’être déçue, mais je continue tout de même à y aller. Comme souvent chez Woody Allen, le film brille par son casting (Kristen Stewart, Jesse Eisenberg, Steve Carrel, Blake Lively) et on y retrouve tous les éléments typiques de ses films : le générique en début de film, écriture blanche sur fond noir, bande son jazzy tout au long du film, humour noir…
Pour commencer par mon avis général sur Café Society, je vous dirais que j’ai été déçue. Je n’avais vu que de très bons avis et m’attendais donc un l’un de ses bons films à la Match Point ou plus récemment Magic in the Moonlight que j’avais adoré. Et finalement, je me suis un poil ennuyée, le film ne dure que 1h36 donc heureusement ce fût de courte durée, et si j’ai trouvé certaines scènes amusantes et que j’ai beaucoup aimé certains personnages, j’ai trouvé l’ensemble peu innovant.
Pour rentrer dans les détails, commençons par le jeu d’acteurs. Contrairement à la majorité, je ne trouve pas que Kristen Stewart et Jesse Eisenberg soient de bons acteurs, pas dans ce film en tout cas. Selon moi, un bon ateur est un acteur qui se transforme à chaque film, qui se fait oublier pour entrer dans la peau de son personnage. Hors, Kristen joue exactement comme dans tous les autres films avec les mêmes mimiques si reconnaissables quand elle sourit ou qu’elle réfléchit (j’ai la prétention de bien connaître le jeu de Kristen Stewart pour avoir vu Twilight un bon paquet de fois dans ma jeunesse, ainsi que quasiment tous ses autres films). Pourtant si féminine dans ce film avec de jolies tenues des années 30, je voyais la même personne que d’habitude et ça m’a ennuyée.
Jesse Eisenberg joue un peu comme Woody Allen, avec ses phrases rapides… il joue comme dans The Social Network en somme. Rien de nouveau sous le soleil.
Quant à Steve Carrel, si j’ai eu du mal au début à me retirer l’image du quarantenaire à la ramasse de 40 toujours Puceau ou Crazy Stupid Love, le reste du film a su me le faire oublier, sans pour autant que je n’arrive à croire un seul instant à son amour pour sa maîtresse.
La seule qui m’a véritablement bluffée, la seule que je ne n’attendais pas au tournant, c’est Blake Lively. Je la trouve vraiment juste et j’étais déçue qu’elle n’ait qu’un si petit rôle car je l’aime beaucoup depuis que je l’ai vue dans The Town de Ben Affleck.
L’histoire, narrée par Woody Allen himself est une histoire d’amour dramatique assez touchante, qui le doigt sur la fidélité et ce qu’il est possible de faire par amour. La mise en scène est très réussie, l’image est très belle et on est transporté dans le Los Angeles dans années 30. J’ai trouvé ça très intéressant que le film se situe à cette époque de l’âge d’or de Hollywood, le glamour dans toute sa splendeur. On retrouve ainsi des décors magnifiques, des femmes en robes longues, les nights clubs ou l’aristocrtie, la pègre et les politiques se mélangeaient.
L’humour est au rendez-vous, quoi qu’en touches beaucoup plus légères que ce à quoi l’on peut être habitué. En effet les seuls personnages vraiment représentatifs de l’humour noir propre à Woody Allen sont la famille de Bobby. J’ai adoré les relations entre ses parents et entre sa soeur et son beau-frère, qui donnent lieu à des dialogues excellents.
Si j’ai pu m’ennuyer par moments dans le film et si le jeu d’acteurs ne m’a pas autant transportée que j’aurais pu l’espérer, je salue quand même ce film qui est un bon film, l’un de ceux dont on se souvient en tout cas.
Je terminerai par un note de profonde déception quant au choix de production par Amazon.
Ma note : 3,5/5
Julieta – Pedro Almodovar
Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours.
Julieta parle du destin, de la culpabilité, de la lutte d’une mère pour survivre à l’incertitude, et de ce mystère insondable qui nous pousse à abandonner les êtres que nous aimons en les effaçant de notre vie comme s’ils n’avaient jamais existé.
Je ne peux pas dire que je sois une fan absolue d’Almodovar. Je suis loin d’avoir vu tous ses films et s’il y en a que j’ai adoré (La Piel que habito, Volver), d’autres m’ont moins marquée (Les amants passagers)
Je ne connaissais pas du tout le pitch de Julieta, je n’avais rien vu ni lu et tout le long du film, je me suis demandée où il voulait en venir, ce qui implique que je sois restée très concentrée et intéressée jusqu’au bout. Le début est un peu lent à se mettre en place, beaucoup de dialogues dont je ne saisissais pas l’importance (car ils sont importants pour le reste du film), et puis ça se lance, et c’est top.
Le personnage de Julieta est joué par deux actrices, l’une jeune et l’autre plus vieille (les deux femmes de l’affiche), et toutes deux sont incroyables. La jeune, interprétée par Adriana Ugarte est sublime, la nouvelle Penelope Cruz peut-être ? Les acteurs et les actrices sont tous magnifiquement mis en valeur, sublimés tels des divinités grecques.
Le film est très narratif, puisque Julieta couche sur le papier l’histoire de sa vie et plus particulièrement son histoire d’amour avec Xoan. Mais le peps du film, l’envie de savoir la suite vient de l’intrigue autour de l’absence de sa fille et on n’a qu’une envie : savoir pourquoi elle n’est plus là. L’adultère est omniprésent et le sexe l’un des éléments principaux du film, cependant les scènes ne sont filmées de manière détournée. La première scène notamment filmée à travers le reflet de la vitre du train est sublime.
Le film dans son entier d’ailleurs est sublime, tant du point de vue des décors que des paysages qui sont toujours utilisés avec un but bien précis, notamment les appartements de Julia qui reflètent son état d’esprit.
En bref, un très bon film, dramatique sans être larmoyant, et visuellement très agréable à regarder.
Ma note : 4/5
2 commentaires
Deux films que j’ai très envie de voir… A voir lequel je verrais en priorité, aucune idée pour le moment 🙂 Je crains d’être déçue par le Woody Allen… C’est généralement le cas une fois sur deux !
Comme toi je suis déçue une fois sur deux, enfin en l’occurence je suis déçue deux fois sur deux entre celui-ci et celui de l’an passé ! (même si j’ai préféré Café Society)