oOlution est une marque qui fait beaucoup parler d’elle cette année, et c’est tant mieux !
J’en ai entendu parler pour la première fois début 2014, alors que je rédigeais mon mémoire de fin d’études sur le thème de la communication éco-responsable, ou plus particulièrement : « Comment des entreprises françaises commercialisant des produits en B to C communiquent-elles dans le cadre d’une démarche éco-responsable ? »
A l’époque, je recherchais donc des entreprises françaises commercialisant des produits éco-responsables, et je suis tombée sur oOlution parmi plein d’autres entreprises hyper chouettes comme Papier Tigre, Ozzed ou Gobilab. Anne-Marie, sa fondatrice m’avait alors accordé une interview dans le cadre de mon mémoire. Vous pouvez d’ailleurs retrouver cette interview en bas de cet article si vous souhaitez en savoir plus sur cette marque.
Cependant, bien que les produits oOlution m’aient toujours tentés, pour raisons budgétaires je ne les ai testés que très récemment. Le mois dernier, ma peau était vraiment dans un état lamentable, comme je crois ne l’avoir jamais vu depuis mes 17 ans et j’ai donc acheté la Check Matte d’oOlution, placant tous mes espoirs dedans.
Mon avis sur Check Matte
Les promesses
Check Matte est une crème multi-actions conçue pour les peaux mixtes à grasses. Elle est censée matifier, réguler, affiner et lisser le grain de peau, mais aussi avoir un pouvoir anti-oxydants et anti-imperfections.
On lit souvent que moins il y a d’ingrédients meilleur sera le produit, mais chez oOlution on pense le contraire et j’ai tendance à les croire. La team oO part en effet du principe que c’est par la multiplicité des actifs qu’on obtiendra de mailleurs résultats en mimant la biodiversité de la nature (cf. interview plus bas). La liste des ingrédients est donc conséquente :
Ce que j’en dit
Depuis que j’ai commencé, c’est indéniable ma peau se porte beaucoup mieux. J’ai changé toute ma routine de soin et ne peut pas donc savoir exactement dans quelles proportions Check Matte a fait son effet, mais ce qui est sûr c’est qu’elle me convient parfaitement.
J’avais un peu peur qu’elle ne soit pas assez hydratante mais finalement c’est parfait, ma peau n’est pas du tout sèche et bien hydratée. La pompe est bien conçue et permet de prélever exactement la quantité désirée (il ne faut pas forcément appuyer jusqu’au bout de la pression). J’essaye de ne pas en mettre trop pour la garder le plus longtemps possible ! Son fini est poudré et ne colle absolument pas, la crème pénètre très rapidement la peau et l’on peut donc se maquiller juste après sans aucun souci. L’odeur m’a un peu dérangée les 2 premières utilisations, je ne la trouvais pas vraiment agréable mais maintenant j’y suis très bien habituée.
Ce que je trouve incroyable avec cette crème, c’est que juste après l’avoir appliquée, je sens qu’elle agit. Je ressens des légers (très légers) picotements, un peu comme avec un peeling aux enzymes mais en beaucoup plus light. Comme si je sentais la magie opérer et tous les actifs de la crème travailler de concert pour améliorer ma peau.
Le résultat est probant, en 1 mois ma peau se porte beaucoup mieux, j’ai moins de points noires et à l’exception des quelques endroits où il me reste encore des imperfections et des rougeurs dues à de vieilles cicatrices, ma peau est vraiment lisse et matifiée tout en restant lumineuse.
Le plus ? Le flacon est éco-conçu et entièrement recyclable ! On peut donc le mettre dans la poubelle plastique car la pompe ne contient pas de ressort en métal.
Check Matte – oOlution // 30 ml – 34€
entretien avec la fondatrice d’oOlution – février 2014
En quoi consiste exactement votre démarche éco-responsable ?
J’ai créé oOlution en 2010, qui est une entreprise de cosmétiques totalement naturelles et éco-responsables. Mon but est d’être la plus écologique possible. Au début je ne savais par quel bout commencer devant la montagne de choses à mettre en place, j’ai donc fait appel à l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) qui m’a conseillée une étude de l’éco-conception avec pour méthodologie l’analyse du cycle de vie du produit, comprenant 14 indicateurs environnementaux. Cela m’a permis de déterminer quelles actions étaient prioritaires et lesquelles mettre en place à moyen et long termes, puisque mon but est de s’inscrire dans la durée et de toujours m’améliorer.
Mes crèmes ne sont composées qu’à partir de 5 familles de composants naturels, qui, utilisés avec expertise, sont sûrs et bénéfiques pour la peau : extraits végétaux, huiles végétales, beurres végétaux, huiles essentielles et ingrédients d’origine naturelle. Cela signifie notamment qu’il n’y a pas d’huile de palme, composant systématiquement présent dans toutes les cosmétiques classiques, même bio, sous divers noms. L’huile de palme est en effet mauvaise pour la santé, entraîne la déforestation et tue de nombreux orangs-outans à Bornéo. Le choix du 0% huile de palme est donc basé sur un critère de santé et de responsabilité environnementale, mais cela permet également de ne pas dépendre d’un produit et de ne pas mettre trop de pression sur cette partie de l’approvisionnement, ce qui en fait un choix stratégique.
Bien sûr, tout le monde m’a dit que c’était impossible à réaliser. Cela a été long, 3 ans de R&D, mais nous y sommes parvenus.
Pour quelles raisons ?
J’ai une formation d’ingénieur agronome et j’ai, au cours de ma carrière professionnelle, beaucoup travaillé dans l’industrie cosmétique, notamment en marketing. En 2010, j’ai eu envie de créer ma propre entreprise, afin de mettre mes valeurs en action. L’entreprise est pour moi un citoyen et doit dans ce cadre s‘inscrire de manière responsable dans la société.
Le mode opératoire du « je vends mes produits » est pour moi révolu, cela était valable au XXe siècle, mais au XXIe siècle les entreprises doivent informer les consommateurs sur leurs produits, afin que ces derniers aient toutes les cartes en main pour faire les bons choix qui leur correspondent.
D’autre part, dans l’industrie cosmétique le schéma est toujours le même : 2 ou 3 actifs stars et le reste pour meubler. Or, la force de la nature réside dans sa biodiversité. C’est pourquoi j’ai voulu des produits mimant la nature afin d’équilibrer la peau de chacun grâce à un produit unique, simple, sain et efficace. Ainsi, mes crèmes contiennent 65 actifs au lieu des 2 ou 3 habituels.
Quelle est votre politique tarifaire ?
Les coûts de revient des produits sont très élevés. Si je les vendais en circuit classique le prix serait de 80€ pour être rentable. J’ai donc choisi de privilégier un circuit court, en ne vendant mes produits que via mon site internet, ce qui me permet de diminuer le prix de moitié puisque mes crèmes sont entre 33€ et 43€.
Quelles démarches ont-été entreprises ? (obtention de labels, signature d’une charte etc.)
Je n’ai aucun label par choix, puisque mes produits dépassent de loin les exigences de tous les labels existants.
Ainsi, le cahier des charges de nos produits est le suivant :
– 100 % de la formule est d’origine naturelle (vs. 95 % minimum)
– 100 % des actifs végétaux sont bio ou issus de récolte sauvage durable (vs. 95 % minimum dans les autres labels)
– 0 % huiles minérales, estérifiées ou hydrogénées (les labels n’en parlent généralement jamais)
– 0 % de dérivés d’huile de palme (les labels n’en parlent jamais, hormis « Nature et progrès » qui demande à tous ceux qui le détiennent d’éliminer l’huile de palme de leurs produits d’ici 2015).
Par ailleurs, certains produits utilisés ne peuvent être certifiés bio puisqu’ils poussent à l’état sauvage (comme le karité dont on récolte les noix dans des environnements sauvages), ou parce que produits par de tous petits producteurs pour qui la certification bio est difficilement accessible car trop coûteuse et administrativement compliquée.
J’ai également entrepris une démarche d’éco-conception avec l’agence MU pour concevoir le packaging des crèmes. Ainsi le flacon est totalement recyclable, grâce à sa pompe sans métal.
Comment vous adressez vous à votre cible ?
Notre message est à 99% axé sur le bénéfice client. Le bio, l’éthique, ce n’est que la cerise sur le gâteau. Il ne faut pas communiquer sur le bio, mais expliquer aux gens quel est l’intérêt qu’ils retirent du produit, sinon ils n’en voient pas l’intérêt.
Ce que je dis toujours en premier c’est que mes produits sont sains, mais aussi innovants, naturels et simple d’utilisation, puisque une seule crème, un seul geste est nécessaire.
Il faut aller au-delà des 2% du marché des cosmétiques bio, aller au-delà des gens qui vont acheter une crème en priorité parce qu’elle est bio.
Pour ce qui est des médias, nous envoyons des communiqués de presse aux journaux, nous communiquons également via des bloggeuses sensibles aux cosmétiques et à l’environnement. Nous avons notre site propre, les réseaux sociaux et notre blog qui nous permet de parler de nous, mais également de plein d’autres sujets liés à l’environnement et aux cosmétiques, comme les alternatives au Nutella sans huile de palme, ou des dérivés du pétrole dans les cosmétiques. En 2014, les réseaux sociaux et la communauté sont fondamentaux pour une marque.
J’écris aussi quelques articles dans des journaux sur ces sujets, et je suis passée à BFM et sur Arte. Par contre, nous ne faisons pas de publicité puisque nous ne sommes encore qu’une petite start-up.
NB : Désormais, Anne-Marie intervient en qualité d’experte beauté tous les lundis sur l’émission France 5 La Quotidienne.
3 commentaires
je vais vite le tester!!! 🙂