Un dressing plus éthique en 4 étapes

Si je m’intéresse à l’écologie depuis toujours et que j’ai  depuis longtemps changé mes habitudes pour une consommation plus éthique dans les domaines de l’alimentation ou des cosmétiques, cela m’a pris beaucoup plus de temps pour parvenir à faire évoluer mes achats vestimentaires.
Je suis une ancienne acheteuse compulsive et les salaires de mes jobs étudiants finissaient tous dans de nouveaux vêtements. J’ai dévalisé Mango, Zara, H&M & autres enseignes de fast fashion, jusqu’à encore récemment.
Bien sûr, j’ai eu des prises de conscience, je savais déjà que payer un jean 19€ implique qu’il a été fabriqué dans des conditions humaines et écologiques désastreuses : polluants nuisant à la santé des travailleurs, polluants se déversant dans les rivières, empreinte carbone dû au fait que le dit vêtement est fabriqué à l’autre bout du monde, dans des conditions de travail très dures voire travail potentiel d’enfants, mauvais salaires, mauvaise qualité impliquant un renouvellement trop rapide de ma garde-robe, laine angora et autres matières premières issues de la souffrance animale etc.

Pourtant, j’avais beaucoup de mal à m’en passer. J’aime acheter de nouveaux vêtements, je peux essayer de le faire moins qu’avant, mais je n’arriverais pas, aujourd’hui, à me sevrer complètement. D’autant plus que dû à la piètre qualité des dits vêtements de fast fashion, qui constituent encore la grande partie de mon dressing, il y a encore du renouvellement à faire.

Cependant, ces derniers mois j’ai constaté un vrai cheminement de ma part vers un dressing plus responsable.
J’ai effectué quelques changements, en allant à mon rythme, pour essayer de coller au mieux à mes valeurs sans pour autant me sentir frustrée. J’ai identifié 4 étapes qui m’ont conduites à ma situation actuelle, 4 étapes que j’ai envie de partager avec vous.

1. Acheter moins

Acheter moins, c’est surtout pour moi mieux réfléchir avant d’acheter : ai-je vraiment besoin d’une cinquième écharpe ? Vais-je porter cette chemise régulièrement ? Ai-je vraiment envie de pull ou est-ce que je suis simplement en train de suivre une mode très éphémère ?En bref, arrêter les achats d’impulsion.

J’ai lu beaucoup d’articles sur le « dressing idéal » : quelles sont les pièces fétiches qui constitueraient mon dressing idéal ? Quels sont mes basiques ? Une fois ces pièces bien identifiées, je fais des recherches, je compare, j’essaye. Je vous conseille vivement le blog Le dressing idéal si le sujet vous intéresse.

Savoir ce qui nous va est également au moins aussi important. Cela vient avec le temps mais ça évite vraiment d’acheter des vêtements qu’au final on ne porte jamais. J’ai, par le passé, acheté quantités de vêtements que j’ai porté une fois avant de réaliser que je n’étais pas à l’aise dedans, que la couleur ou la forme ne m’allait pas.
Aujourd’hui je me connais, je sais que je porte principalement des pièces monochromes avec une forte tendance de noir et blanc, même si j’apprécie avoir quelques pièces de couleurs dans mon dressing. Je sais quelles couleurs me vont et celles qui vont faire ressortir mes imperfections. J’aime les slims et les jeans un peu droits mais j’arrête les mom jeans qui ne me font pas une très jolie silhouette.

2. Acheter éthique

J’ai commencé à acheter éthique en achetant des pièces vegan, qui ne comportaient donc pas de matières animales : plus de pulls en laine, cachemire, angora, mohair ; plus de chaussures ni de sacs en cuir ou en daim. J’achetais toujours dans les enseignes de fast fashion, mais je lisais scrupuleusement toutes les étiquettes.

J’ai au début eu la volonté d’acheter des pièces directement dans les enseignes plus éthiques, mais je me suis heurtée à deux barrières : le prix et la non accessibilité. Très peu de marques éthiques ont pignon sur rue, c’est d’autant plus un frein que les petites marques éthiques n’ont pas la même politique d’envoi et de retours que des géants comme Sarenza. Je ne suis pas encore prête à acheter une robe 180€ et devoir potentiellement payer le retour de ma poche si elle ne m’allait pas…

J’ai donc commencé à me tourner vers les marques éthiques pour les accessoires : sacs et chaussures pour lesquels il y a moins de chance de se tromper. Les sacs de marques vegan sont de bien meilleure qualité que les sacs en simili cuir bas de gamme de Zara & cie. Un autre avantage des marques vegan est que leur éthique va souvent bien au-delà du respect animal pour s’étendre à une volonté de réduire au minimum leur empreinte écologique, tout en donnant à leurs employés un salaire plus juste.

3. Acheter de seconde main

Je me suis assez vite rendue compte de la piètre qualité des vêtements en acrylique et autres matières non naturelles, d’autant plus quand elles provenaient des enseignes de fast fashion. Tous mes pulls se déforment au bout de 3 lavages, boulochent et les couleurs perdent leur éclat. Par ailleurs, si je me moque un peu d’avoir des vêtements « de marques », pour les baskets certains modèles iconiques continuent à me faire de l’œil.
Alors comment concilier éthique et réalité ? En achetant de seconde main !

Je vends sur Vinted (mon compte) depuis 1 an déjà, mais je me suis récemment mise à acheter et je suis RA-VIE !
tout a commencé par un jean Sézane. J’entends beaucoup de bien des jeans Sézane, mais je n’étais pas prête à débourser 95€ pour un jean avec une éthique pas tip top. J’ai donc été en boutique essayer tous es modèles de la marque afin de connaître ma taille, et les modèles qui m’allaient. Une fois de retour chez moi, j’ai filé sur Vinted pour trouver le modèle idéal, moitié moins cher et en parfait état. Depuis j’ai pu acquérir des pièces de petits créateurs Made in France qui me plaisaient beaucoup : un gilet Songe Lab, une blouse Saaj Paris ; mais aussi une doudoune Bonobo en plastique recyclé, des mailles American Vintage ainsi que des Tshirts en lin. Je n’ai pour l’instant jamais été trompée, les articles correspondent tous en tout points à leur description, et je veille à ne sélectionner que les articles en très bon état, voire neufs. Bien sûr j’ai déjà acheté des chaussures trop petites, ou une jupe trop grande, mais c’est parce que je n’avais pas assez posé de questions aux vendeuses. J’ai revendu les pièces et cela m’a servi de leçon !

Quoi de plus écolo que de ne pas produire ? Ce que j’aime par dessus tout avec Vinted, ce sont les colis. Si les livraisons de colis neufs détruisent de nombreuses forêts à cause des emballages en carton, sur Vinted on recycle les vêtements, mais aussi les emballages ! J’ai ainsi reçu mes colis dans des boîtes de Céréales Smacks ou dans des sacs Picard, toujours avec les vêtements bien protégés. Si au début j’ai été un peu interloquée, habituée à recevoir des colis neufs parfaitement emballés, j’ai vite trouvé ça génial ! De mon côté aussi je réutilise les cartons que je reçois de colis, voire les emballages Vinted quand c’est possible.

Vinted a l’avantage d’être très simple d’utilisation et de prendre une faible commission. La contre partie est qu’il n’y a aucun service clients et il est apparemment très compliqué d’obtenir de l’aide en cas de litige. Mais je croise les doigts pour que tout continue à bien se passer, et surtout je règle tous mes achats via Paypal qui, pour le coup, est excellent en cas de litige !
Voici d’autres sites où vous pouvez acheter de seconde main :

  • Vestiaire Collective : orienté plus haut de gamme, les produits sont tous en bon état car inspectés avant vente. J’y ai notamment vendu une de mes paires de baskets Isabel Marant. La contre-partie est que la commission prise par le site est énorme (pour exemple pour mes baskets affichées à 150€ sur le site, j’ai touché 96€)
  • Vide Dressing : également orienté plutôt haut de gamme
  • Violette Sauvage : des vides dressings physiques avec des dates régulières dans toutes les grandes villes de France

Grâce à la seconde main, je me permets d’acheter des pièces avec de la laine et du cuir, puisque je ne suis pas à l’origine de leur production. Les pièces sont de qualité, dureront plus longtemps me permettant d’avoir un dressing non seulement éthique, mais aussi durable !

Je n’ai qu’un bémol : est-ce qu’acheter de seconde main directement auprès des acheteuses ne les incite pas à, elles, toujours plus consommer de pièces non éthiques ? Qu’en pensez-vous ?

4. Prendre soin des habits que l’on possède déjà

Avoir des vêtements éthiques c’est bien, mais les garder longtemps, c’est encore mieux !
Si j’ai toujours lavé mes vêtements à basse température, je les lavais beaucoup. J’avais tendance à laver mes pantalons au bout de la 3e utilisation, mes pulls à peu près pareil, et mes hauts à chaque fois que je les portais. Résultat, tous mes vêtements ont l’air vieux, alors que je les ai achetés il y a 6 mois…

C’est mon amoureux qui m’a ouvert les yeux sur ce sujet. Lui ne lave ses vêtements que quand vraiment c’est nécessaire, car même à froid la machine abîme les tissus. Il a ainsi les mêmes vêtements depuis des années, et ils n’ont pas bougé  ! J’ai par la suite lu cet article de Coline et j’ai changé mes habitudes. Si mon pull sent la cigarette après une soirée, je le laisse s’aérer pour que l’odeur parte d’elle même. Si mon jean a une petite tâche, j’essaye de l’enlever à la main avant de le mettre à la machine. Non seulement je prends soin de mes vêtements, mais je fais tourner moins de machines et économise donc lessive et énergie.

A l’heure actuelle, je suis très heureuse de mon nouveau fonctionnement. Non seulement les rares fois où j’ai remis les pieds dans des magasins de fast fashion je n’ai rien voulu acheter tant je trouvais tout de mauvaise qualité, mais en plus j’ai vraiment cette envie d’acheter neuf  le moins possible. Il me reste encore à acquérir plusieurs jolies pièces de qualité pour arriver à mon dressing idéal, mais j’essaye de le faire progressivement.

 

Et vous, quel est votre rapport à votre dressing ?
Essayez-vous d’y intégrer un aspect éthique ?

4 commentaires

  1. Bravo pour cet article. Je vais m’en inspirer parce que comme toi j’ai envie d’alléger mon dressing et de manière durable et responsable mais en ayant une base de jolies pièces.

  2. Super ton article! Ça me donne des pistes pour commencer moi aussi. mais je dois faire un grand vide dans mon dressing avant!!
    Consommer moins et mieux 🙂

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